LONDRES 2017: Yohan Diniz en or et Mélina Robert-Michon en bronze pour la dernière journée des Mondiaux

Yohan DinizIl s’en est fallu de peu pour que la photo des médaillés français soit exclusivement composée de la gente masculine. A 12h d’intervalle le marcheur Yohan Diniz et la discoball Mélina Robert-Michon ajoutent deux breloques supplémentaires au tableau de chasse français. Les tricolores achèvent donc ces Mondiaux à la première place européenne et la quatrième mondiale au tableau des médailles avec trois titres et deux médailles de bronze. Objectif plus que rempli !

Yohan Diniz, le grâal !

A 39 ans, le facteur Yohan Diniz a déjà une grande expérience des échéances internationales. Il y a eu les bonnes (trois fois champion d’Europe en 2006, 2010, 2014) et les mauvaises (disqualification aux JO de 2012 et ceux de Rio où son corps avait lâché). En abordant ces Mondiaux sans référence chronométrique, le marcheur a dû mobiliser tout son vécu pour s’imposer lors de ce 50 km en 3h33’12. Pas grand monde aurait misé une obole sur ce cador de l’équipe de France. Toujours présent, jamais prévisible. Deux fractures des côtes l’avaient retardé dans sa préparation et Diniz ne savait pas lui-même avec certitude son état de forme. L’incertitude aura mené à son premier titre de champion du monde. L’image de ce géant passant avec fougue le fil de l’arrivé, bondissant en l’air comme un gamin en a ému plus d’un. La France vient d’engranger son troisième titre, pour un objectif prudemment fixé à « deux ou trois médailles ». Et c’est pas fini.

 

Disque : Le bronze de la constance pour Mélina Robert-Michon

Elle aussi avait eu une préparation quelque chaotique. Pourtant, on savait Mélina Robert-Michon solide et déterminée à tirer un médaille de ces Mondiaux, voire défier la reine de la discipline : la Croate Sandra Perkovic. Qu’importe sa meilleure performance de la saison à 63 mètres, la Française reste une athlète des grands rendez-vous. Elle l’a prouvé une fois de plus.  Impeccable lors des qualifications (qualifiée directement au premier jet) la Lyonnaise effectue une très bonne entrée dans le concours à 65,49m, meilleure performance de la saison et deuxième provisoire. Cependant, Perkovic fait aussi très fort, flirtant dès son premier essai avec les 70 mètres (69,30m) avant de les dépasser avec 70,31m. La première place est devenue dès lors hors de portée.

Un petit coup de frayeur a aussi soufflé sur le stade quand l’Australienne Stevens fait le jet de sa saison en 66,82m. La championne du monde de 2009 s’intercale entre Perkovic et Robert-Michon, ne laissant aucune marge d’erreur à la Française. En perte de vitesse au milieu du concours, cette dernière réagit de très belle manière à son dernier essai : 66,21m. Meilleure performance de la saison, troisième meilleure performance de sa carrière, pas loin du record de France. Si le sursaut d’orgueil est la marque des grands, Mélina Robert-Michon a montré qu’il ne fallait pas l’enterrer trop vite. Elle accroche une nouvelle médaille internationale à son palmarès déjà bien garni.

 

Les relais bleus pas encore réglés…

La déception avait été grande pour les relais 4x100m. Les femmes étaient passées à deux centièmes de la finale et ces messieurs avaient terminé à la cinquième place, avec un temps moins probant qu’en série.

Les relais 4x400m n’ont pas été plus pourvoyeurs de médaille. La dernière relayeuse française casse en 3’26“56 à une rageante quatrième place. La victoire revient aux Etats-Unis pour la dernière course d’Alysson Félix en 3’19“02. Loin derrière suivent les Anglaises (3’25“00) et les Polonaises (3’26“56). Les Jamaïcaines, tenantes du titre ont dû se résoudre à l’abandon car leur deuxième relayeuse s’est blessé en pleine course. Chez les garçons, le constat est plus mitigé. Le quatuor français fini 8ème (3’01“79) et dernier d’une finale dantesque, où les coureurs de Trinidad et Tobago coiffent les Américains sur le fil en 2’58“12. La Grande-Bretagne complète le podium en 2’59“00.

 

Le bilan

La course de Yohan Diniz étant à 8h45 et la finale de Mélina Robert-Michon vers 21h00, presque douze heures séparent les deux médailles de cette dernière journée des Mondiaux. Le total final se porte donc à cinq médailles : Renaud Lavillenie (perche) et Mélina Robert-Michon en bronze. Pierre-Ambroise Bosse (800m), Kévin Mayer (décathlon) et Yohan Diniz (50km marche) sont champions du monde. La France se classe 4ème nation mondiale et 1ère européenne au tableau des médailles. Pour des Mondiaux qui s’annonçait en demi-teinte, tout ne s’est pas passé comme prévu. Mais le contrat est rempli, plus que rempli même. Il y a certes eu des déceptions et des quatrièmes places mais aussi des confirmations, des révélations et même de très belles surprises…Rendez-vous à Berlin en 2018 !

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